
Ce qu’il faut comprendre du contexte de l’ANAFIC en 2022
Depuis décembre 2021, de profondes mutations intervenues en Guinée, ont redistribué les cartes de la gouvernance locale, faisant de l’ANAFIC, l’instrument unique de financement de la politique de décentralisation à travers la mutualisation et l’opérationnalisation de 3 Fonds : le Fonds de Développement Economique Local (FODEL), le Fonds National de Développement Local (FNDL) et le Fonds de Développement des Communes de Conakry (FODECON).
Ce changement consacre ainsi la politique de décentralisation comme une option stratégique d’opérer, au cours de cette Transition, des changements qualitatifs en matière de gestion financière des rares ressources disponibles et de consolider la participation des citoyens dans la conduite des affaires locales.
L’ANAFIC dans sa nouvelle configuration, conformément au Décret D 0261/PRG/CNRD/SGG du 30/12/2021, est désormais l’unique outil du Gouvernement pour asseoir une meilleure mobilisation des ressources internes et externes, améliorer l’efficacité des opérations de transfert de fonds aux Collectivités Locales et rendre plus performant le processus de renforcement des capacités de celles-ci, afin de qualifier subséquemment la maitrise d’ouvrage du développement local décentralisé et participatif.
Pour accomplir cette mission, l’ANAFIC bénéficie aujourd’hui de l’accompagnement des partenaires techniques et financiers majeurs, notamment la Banque Mondiale et l’AFD, dont les interventions permettent de prendre en compte tout le paquet défini par les politiques sectorielles en matière de l’intégration des aspects du changement climatique, de la question genre et inclusion sociale.
A date, les actions de renforcement de capacités, financées par ces deux partenaires à travers le Projet d’appui à l’ANAFIC (PANAFIC) et le Projet d’Appui à la Gouvernance Locale (PAGL), permettent de doter les collectivités locales d’outils de gestion inclusive et participative. Et conséquemment de financer des microprojets qui prennent en compte dans les PAI, la dimension atténuation des effets du changement climatique et du genre.
Entre 2019 et 2020, 337 collectivités locales du pays ont reçu, par le concours de l’ANAFIC, des subventions aux investissements et à leur fonctionnement, tandis que le FODEL a financé les actions dans 45 collectivités locales directement impactées par les activités d’exploitation des entités minières.
De son côté, des actions d’investissements étaient programmées pour le compte du FODECCON dans les cinq communes de Conakry et la Commune de Kassa, couvertes par ce fonds. Avec la vision des nouvelles autorités de regrouper ces trois fonds sous la gestion de l’ANAFIC, le volume important d’activités afférentes à l’opérationnalisation de ces fonds, pour les prochaines années, l’ANAFIC envisage la mise en place d’un dispositif d’encadrement cohérent et de suivi-accompagnement pour le respect des procédures et de la qualité des infrastructures.
Ce dispositif de proximité bénéficiera de l’appui technique des cadres de l’ANAFIC tant au niveau régional que national et de l’accompagnement des projets d’appui, en contribuant au financement des collectivités locales, au renforcement des capacités techniques et institutionnelles des acteurs impliqués dans la gestion des collectivités locales et dans l’amélioration de la gouvernance locale de façon globale. Ainsi, pour le compte de 2022, différentes activités prévues par la Direction Générale de l’ANAFIC ont été identifiées dans les Programmes de Travail et Budgets Annuels (PTBA) des trois Fonds (FNDL, FODEL, FODECCON) et des projets connexes (PAGL et PANAFIC).
Le cadre conceptuel de différents PTBA se repose fondamentalement sur une stratégie d’encadrement des CLs pour permettre d’assurer des appuis techniques et financiers adéquats aux acteurs et bénéficiaires (élus locaux, services centraux et déconcentrés du MATD, Agents de Développement Local et ONG opératrices.) en tenant compte des nouvelles orientations du Gouvernement à travers le MATD.
L’essentiel de ces appuis se résume : i) à la finalisation des PAI confortatifs et inclusifs; ii) au développement des compétences des institutions locales en maîtrise d’ouvrage et gestion du développement local; iii) au renforcement des capacités techniques du personnel de l’administration locale et; iv) à l’amélioration du cadre juridique et institutionnel de la décentralisation et du développement local.